DELIRIUM
Mon père était chef de la Milice dans le Gers. Ma mère et lui étaient des fascistes convaincus. En août 1944 j'avais deux mois à peine , ils se sont enfuis, bébé en bandoulière, d'abord à Sigmaringen, puis en Espagne. La voilà mon histoire. La voilà ma famille. La voilà ma jeunesse. Depuis trop longtemps, je vis avec les fantômes d'un passé qui me révulse. Aujourd'hui, j'ai décidé de tout envoyer valser et de ne plus rien cacher.
Associé à David Alliot, Philippe Druillet, 70 ans, dresse le bilan, sans concession, d'une vie et d'une carrière bien remplies. Dans ce passionnnant volume publié récemment aux éditions Arènes (17 euros), Druillet se met à nu, sensible et irritant, perfectionniste et autodestructeur. Même si son oeuvre peut susciter quelques réticences, cet autoportrait, qui révèle son lot de surprises, constitue un témoignage précieux et au bout du compte très lucide sur le monde de la BD des années 70-80.