LES INDIENS DANS LE WESTERN AMERICAIN
« Mon livre montre qu'entre le début des années 1930 et le milieu des années 1950, le western s'intéresse peu aux Indiens et les réduit à un stéréotype négatif. À partir du milieu des années 1950, il s'intéresse beaucoup plus à eux et les transforme en bons sauvages, à peu près aussi peu crédibles que les sauvages sanguinaires des décennies précédentes. Peu de films réussissent en définitive à dépasser ces stéréotypes. J'essaie de l'expliquer en faisant référence à l'histoire politique, sociale et culturelle des États-Unis.».
L’ouvrage de Mathieu Lacoue-Labarthe, paru la semaine passée, permet d'évaluer, à partir d’un corpus de 600 films réalisés entre 1930 et 2005, l'importance réelle des Indiens au sein du western en tenant compte du très grand nombre de séries B qui jalonnent le genre jusqu'au milieu des années 1950. Cette approche associe l'étude quantitative du genre et des analyses précises de certains films, tout en accordant une large place aux Indiennes et aux Métis. Bref, un ouvrage précieux et érudit, réservé aux inconditionnels d’un genre moribond en salles et ressuscité par la grâce du DVD.
Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 510 pages, 25 euros