FANTOMAS SOUS LES TROPIQUES
Les séances ont commencé dans les rues, sur la place des villages, dans l’arrière-salle d’un café… C’était au temps des temps des marchands ambulants, des forains aux spectacles desquels se pressait une foule stupéfaite ; puis vinrent les salles aux noms grandioses tout droit venus d’Europe, Rex, Vox, Palace ou Palladium, tandis que se constituaient des fortunes parmi les distributeurs de pellicule. Mais comment Tarzan ou Les Trois Mousquetaires furent-ils reçus dans l'Afrique coloniale ? Comment y assistait-on, en 1920 ou 1930, à une séance de cinéma ? Les Noirs y côtoyaient-ils les Blancs ? Et l’effet produit par ces œuvres nouvelles, quel était-il ? La censure, lorsqu’elle jouait, que cherchait-elle à dissimuler à ces peuples désireux d’échapper à la tutelle coloniale ? Pour la première fois, un ouvrage pose ces questions, déterminantes pour comprendre ce que fut l’épopée du cinéma aussi bien au Congo ou au Nigéria qu’au Soudan – une aventure culturelle, sociale, économique avant d’être éminemment politique.
(Editions Vendémiaire, 22 euros)