GEORGES PICHARD
Le sulfureux, le scabreux, l'audacieux Georges Pichard, celui-là même qui défrayait régulièrement la chronique (quand celle-ci se hasardait à parler de bande dessinée) est tombé dans un oubli qui frôle l'irrespect. Déjà, sa disparition en juin 2003 n'avait guère ému le Landerneau des petits Mickey. Depuis, une seule initiative digne de ce nom est à souligner : elle est à mettre au crédit de La Musardine qui réédite depuis deux ans (et à peu près correctement) sa série-phare, Blanche Epiphanie. Et pourtant, quel auteur, quel talent et quelle patte ! Associé pour le meilleur à ses compères Lob et Wolinski, il a livré moult albums mémorables et fiévreux. Evoquons sans rougir l'ultime album de Paulette, Le Cirque des femmes, paru en 1975 et la sublime aventure de Blanche Epiphanie, La Croisière infernale, prépubliée en 1976 dans les pages de France-Soir. Passons sur ses héroïnes, désirables et désireuses, palpables et pulpeuses, face auxquelles les créatures de Manara et Serpieri font bien piètre figure (pour ne parler que de leurs figures) et rappelons que quelques publications, plus ou moins faciles à dénicher, sont là pour accompagner ces saines lectures. En attendant l'ouvrage définitif qui consacrerait un auteur injustement mésestimé.