THE PHANTOM LIGHT
Retour sur un film méconnu, inspiré et inspirateur : The Phantom light (Le Mystère du phare hanté, Michael Powell, 1935) a profondément marqué Mathieu Reynès, scénariste de La Mémoire de l'eau (Dupuis, 2012). On le comprend. On est même en droit de se demander si Maurice Tillieux n'a pas puisé dans ce film l'ambiance et l'intrigue du Phare de la mort (Heroïc Albums - Félix, 1955) et du Roc Maudit (Tif et Tondu n°18, 1972).
L'intrigue est engageante : un gardien de phare anglais arrive dans un petit village isolé en plein Pays de Galles pour prendre son poste. On lui dit que le phare est hanté et que son prédécesseur a mystérieusement disparu. Les suicides vont alors succéder aux morts suspectes... The Phantom light est une des tout premiers films du réalisateur anglais Michael Powell, à qui Martin Scorsese voue un culte particulier. Dans l'esprit des films anglais de l'époque, où l'humour le dispute à l'intrigue, Powell lorgne vers Alfred Hitchcock : récit haletant (parfois confus) signé Ralph Smart, rebondissements multiples, ambiance pesante, personnage féminin inutile et séduisant... La distribution est à la hauteur : Gordon Harker, Donald Calthrop sont excellents et les jambes de Binnie Hale épatantes.